
« L’Amérique en Guerre » vient combler vient un manque majeur dans l’historiographie française consacrée à la Seconde Guerre mondiale. En effet, aucun historien ne s’était attaqué en profondeur à ce sujet nodal. L’auteur, Christophe Prime, spécialiste de la période, s’est attelé à cette tâche ambitieuse et captivante.
Les États-Unis sont officiellement entrés en guerre contre les puissances de l’Axe à la suite de l’attaque japonaise contre Pearl Harbor du 7 décembre 1941. Mais la guerre est déjà dans les esprits des Américains depuis 1933, date de l’arrivée de Franklin D. Roosevelt au pouvoir, mais aussi d’Adolf Hitler. A peine sortie d’une crise économique majeure, la jeune nation se retrouve une fois encore entrainée dans un conflit qui n’est pas le sien.
Il semble communément admis que la guerre ne s’immisce véritablement dans les pensées et le quotidien des Américains qu’à compter du 7 décembre 1941. En réalité le processus commence beaucoup plus tôt. Hasard de l’Histoire, en effet, Roosevelt et Hitler sont arrivés au pouvoir en 1933 à quelques semaines d’intervalle. Or le président démocrate, qui observait avec inquiétude la montée des périls à l’échelle du globe, a préparé mentalement, politiquement et militairement son pays à les affronter.
» Peu importe le temps qu’il nous faudra pour surmonter cette invasion préméditée, le peuple américain dans sa juste puissance remportera la victoire absolue, Franklin D. Roosevelt, 8 décembre 1941. »
Les forces américaines ont donc peaufiné très tôt leur programme de réarmement et leurs plans de guerre. Aussi l’économie, l’industrie et l’armée ont pu entamer une mutation profonde en un temps record à partir du déclenchement des hostilités : les navires, les avions, les chars, les canons et les fusils sont sortis par milliers des usines de défense construites en quelques mois. La société civile a soutenu à bout de bras l’effort de guerre et les citizen soldiers envoyés combattre aux quatre coins du globe. Ainsi est né l’image de « la bonne guerre américaine » – the good war – dénuée de toute ambiguïté qui a prévalu pendant de longues décennies. Avec le temps, les histoires se sont transformées en mythes, les soldats et les ouvriers en héros, participant ainsi à la grandeur de la nation américaine qui s’est sentie investie d’une mission universaliste.
Comment l’Amérique de Roosevelt a-t-elle réellement pensé, vécu et fait cette guerre ? Quels défis a-t-elle dû relever ? Quel était le quotidien des foyers américains et des GI’s envoyés à des milliers de kilomètres de chez eux ? A-t-elle commis des erreurs ? C’est à toutes ces questions et bien d’autres encore que je tente de répondre, détricotant au passage l’imagerie d’Epinal qui a prévalu pendant des décennies.
» A travers son ouvrage, Christophe Prime nous offre une vision globale de l’engagement des Etats-Unis dans le second conflit mondial. Son livre fera date. Historien militaire, l’auteur ne se limite pas au seul cadre de l’armée américaine. Il aborde tous les aspects de la mobilisation du pays. »
Avis de zippo
Je démontre comment cette jeune nation a relevé les défis qui se sont présentés à elle, mais également comment l’alliance anglo-américaine, qui semblait aussi sincère qu’inébranlable, a été davantage une réalité politique que militaire; ou encore que le principe du Germany First, si cher aux responsables militaires américains, n’a été entériné que très tardivement. Et de rappeler que si la machine de guerre de l’Oncle Sam possédait des atouts indéniables, ses faiblesses structurelles ont conduit à des erreurs d’appréciation qui ont coûtées de nombreuses vies humaines, comme en Normandie ou encore à Peleliu.
Du bureau ovale du Président à la War Plans Division, de la chaîne de montage de l’usine Ford de Willow Run aux entrailles d’un sous-marin de l’US Navy dans le Pacifique en passant par un plateau de tournage de Hollywood, la véritable histoire de « la bonne guerre » américaine ne manquera pas de surprendre.
